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ESG, Dérégulation, et le retour du risque: Ce que le chaos des marchés—et l'idéologie trumpiste sur l'ESG—nous dit sur le rôle vital des états et des lois

  • Photo du rédacteur: Marie Horodecki Aymes
    Marie Horodecki Aymes
  • 14 avr.
  • 2 min de lecture
Trump annonçant les tarifs


Effondrement du LkSG en Allemagne, retrait des références ESG par les grands fonds, retour de Trump aux États-Unis avec une guerre ouverte contre la régulation : 2025 est en train de démonter les garde-fous construits pour stabiliser l’économie mondiale. Mais il faut être clair : Les lois sur le climat, la gouvernance et les chaînes d’approvisionnement ne sont pas des freins au capitalisme. Elles sont ce qui le rend possible.


Quand réguler évite les crises : deux leçons de l’histoire

  1. La fin du Glass-Steagall Act (1999)

En supprimant la barrière entre banques de dépôt et banques d’investissement, on a donné le feu vert à une finance sans limite. ➤ Moins de 10 ans plus tard : crise des subprimes, faillites bancaires, effondrement mondial.

  1. La déréglementation norvégienne (années 80)

Ou comment l’abandon des plafonds de taux et le relâchement du crédit ont mené à une bulle, puis à un effondrement du secteur bancaire.

Dans les deux cas, le problème n’était pas trop de règles, mais trop peu. Et aujourd’hui, affaiblir les normes ESG, c’est préparer la prochaine crise.


Chaînes d’approvisionnement : le cas Barry Callebaut

Mars 2025 : Barry Callebaut, leader mondial du chocolat, voit son cours s’effondrer de 20 %. Pourquoi ? Le climat.

Saison trop chaude, trop humide, récoltes ravagées au Ghana et en Côte d’Ivoire. Et donc :

  • Explosion des prix du cacao.

  • Difficultés d’approvisionnement.

  • Perte de volume, perte de marges.


Ce n’est pas une anecdote. C’est un signal d’alerte global :

  • Sans régulation, sans traçabilité, sans anticipation climatique, les chaînes tombent.

  • Et avec elles, la stabilité des entreprises.


Le rôle fondamental de l’État dans un monde complexe

Un marché libre ne fonctionne que s’il repose sur des règles claires. L’État n’est pas l’ennemi des affaires.

Il est le garant des conditions qui permettent qu’elles existent :

  • Des normes comptables fiables

  • Des lois sur les produits financiers

  • Des obligations de transparence ESG

  • Des règles sur les droits humains

Toutes ces structures sont là pour permettre la croissance, pas la freiner.

Elles sécurisent l’investissement, protègent la chaîne de valeur, assurent la compétitivité dans la durée.

Dire que “trop de régulation tue l’économie” revient à dire que “les ceintures de sécurité freinent la voiture”.


Capitalisme ou chaos ?

Aujourd’hui, le monde fait face à une instabilité majeure :

  • Guerre commerciale USA–Chine

  • Retour de leaders autoritaires

  • Crises climatiques et alimentaires

  • Volatilité financière extrême et chaos des places boursières

Dans ce contexte, affaiblir les structures de gouvernance, c’est désarmer l’économie. Ce n’est pas audacieux. C’est dangereux.


ESG, climat, chaîne d’approvisionnement, transparence : ces mots sont peut-être impopulaires. Mais ils désignent les outils qui permettront encore d’investir, d’exporter, de croître demain.

La régulation, c’est la condition de la prospérité durable. Ce n’est pas une opinion. C’est une nécessité.

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