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La transition verte à l'heure des choix Analyse du sondage Convertgence sur les entreprises du Grand Montréal

  • Photo du rédacteur: Marie Horodecki Aymes
    Marie Horodecki Aymes
  • 27 mars
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 28 mars



Convertgence 2025 visual
Convertgence 2025

Le rapport Convertgence 2025, réalisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain en partenariat avec BMO, dresse un portrait nuancé de la transition écologique des entreprises dans un contexte économique instable. Cette analyse approfondie met en lumière les tendances, défis et opportunités qui façonnent le paysage de la transition verte.

Le paradoxe montréalais : engagement verbal vs investissement réel

Les entreprises du Grand Montréal se trouvent à un carrefour décisionnel. D'un côté, 76% d'entre elles se disent préoccupées par la crise climatique et 74% considèrent qu'il est important d'entamer leur virage vert. De l'autre, cette conviction ne se traduit pas toujours par des engagements substantiels : seulement 42% ont déjà intégré des facteurs environnementaux à leur stratégie d'affaires, et parmi celles qui investissent, 61% y consacrent moins de 100 000$.

Ce décalage révèle un phénomène de transition symbolique : les entreprises reconnaissent l'importance de l'enjeu mais limitent leur engagement concret, créant un écart entre rhétorique et action qui mérite l'attention des décideurs publics.

L'effet de la conjoncture économique : un repli stratégique

Un signal d'alerte émerge clairement : la préoccupation climatique a chuté de 90% en 2022 à 76% en 2025. Cette baisse de 14 points en trois ans n'est pas anodine. Les priorités des entreprises se sont recentrées sur les enjeux économiques immédiats : l'incertitude économique (59%), l'inflation (58%) et la rareté de main-d'œuvre (51%) dominent, reléguant les changements climatiques au sixième rang (23%).

Malgré ce contexte difficile, 62% des entreprises maintiennent le cap sur leur transition verte, démontrant une résilience stratégique face aux pressions économiques. Cependant, 19% ont ralenti ou aboli leurs initiatives environnementales, signal d'un risque d'érosion des progrès accomplis.

L'anatomie des obstacles : une question de ressources et de leadership

L'étude dissèque avec précision l'ADN des freins à la transition. Le principal obstacle identifié est l'insuffisance de ressources financières (42% des répondants), suivi par le manque de personnel qualifié (29%). Ces contraintes structurelles expliquent pourquoi 87% des entreprises rencontrent au moins un défi majeur dans leur démarche environnementale.

Plus révélateur encore, l'analyse des freins internes met en lumière une fracture décisionnelle tripartite :

  • 25% citent le manque d'adhésion de la direction (TOP 1)

  • 53% identifient le manque de temps ou de ressources dédiées (TOP 3)

  • 41% pointent la résistance des employés opérationnels (TOP 3)

Cette triangulation suggère que les blocages ne se limitent pas à une question de moyens, mais s'enracinent dans la culture organisationnelle à tous les niveaux hiérarchiques.

La maturation inachevée des pratiques environnementales

Un phénomène frappant émerge de l'analyse du niveau d'avancement des initiatives vertes. La plupart des entreprises se trouvent dans un état d'implémentation permanent sans atteindre la phase finale. Par exemple, concernant l'adoption de technologies propres :

  • 2% n'ont pas commencé

  • 8% sont en réflexion

  • 42% sont en cours de déploiement

  • 45% sont bien avancées

  • Seulement 3% considèrent le processus terminé

Ce paradoxe de la "maturation inachevée" suggère une difficulté systémique à définir clairement les objectifs finaux et à mesurer le succès des initiatives environnementales. Il reflète également un dysfonctionnement du cycle investissement-mesure : 83% ont un budget dédié, mais seulement 37% gèrent par résultat (atteinte des cibles environnementales).

La transition verte, creuset d'opportunités

Malgré ces défis, l'étude révèle que la transition verte n'est pas perçue comme un fardeau économique. Au contraire, 48% des entreprises estiment qu'elle a un impact positif sur leur compétitivité, contre seulement 13% qui y voient un effet négatif. Cette perception majoritairement favorable contredit l'idée reçue selon laquelle les initiatives environnementales constituent nécessairement un désavantage concurrentiel.

Les entreprises ont identifié les axes prioritaires de leur transformation :

  • Réduction des émissions de GES (56%)

  • Optimisation de l'énergie (56%)

  • Adoption de technologies propres (34%)

Cette hiérarchisation témoigne d'une approche pragmatique, priorisant les initiatives à retour sur investissement plus tangible et mesurable.

Des besoins clairement identifiés

Face à ces défis, les entreprises expriment des besoins spécifiques pour accélérer leur transition. La formation arrive en tête, plébiscitée par 47% des répondants, suivie par l'accompagnement dans les demandes de subvention (32%) et les initiatives d'aide à la gestion du changement (28%).

Cette priorisation traduit un besoin de développement des compétences plus que de simples incitatifs financiers. Le désir d'autonomie est également manifeste : 58% des entreprises privilégient la formation d'une équipe interne pour mener leur démarche de transition plutôt que de se tourner exclusivement vers des experts externes.

Portrait des leaders de la transition verte

L'analyse des données démographiques et organisationnelles dessine le profil type des "champions de la transition" :

  • Entreprises de plus de 500 employés (taux d'intégration significativement supérieur)

  • Dirigeants dans la tranche d'âge 35-54 ans (54% des répondants)

  • Entreprises avec un chiffre d'affaires de plus de 100M$ (taux d'adoption plus élevé)

  • Propriétaires de leurs bâtiments (45%)

Ces caractéristiques permettent d'identifier les acteurs les plus susceptibles de jouer un rôle moteur dans la transition écologique du tissu économique montréalais.

Implications stratégiques et voies d'avenir

Les résultats du sondage Convertgence 2025 dessinent plusieurs axes d'intervention prioritaires :

  1. Repenser les mécanismes de soutien pour cibler simultanément plusieurs barrières (financement, expertise, leadership) plutôt que des interventions isolées.

  2. Développer des cadres de mesure standardisés pour répondre au déficit de gestion par résultats et permettre aux entreprises de quantifier leurs progrès.

  3. Adapter les programmes d'accompagnement selon la taille, le secteur et le degré de maturité des entreprises, reconnaissant l'hétérogénéité de leurs besoins.

  4. Recalibrer le discours environnemental face à la baisse de préoccupation climatique, en intégrant davantage les bénéfices économiques et concurrentiels.

  5. Mobiliser les leaders identifiés pour créer un effet d'entraînement et faciliter le partage d'expériences entre secteurs avancés et retardataires.

Une transition à la croisée des chemins

Le sondage Convertgence 2025 dépeint un écosystème économique montréalais en pleine mutation, où la volonté de transition écologique se heurte à des contraintes structurelles et culturelles. À l'heure où les pressions économiques pourraient reléguer au second plan les préoccupations environnementales, il devient crucial de renforcer les dispositifs d'accompagnement et de soutien.

La transition verte des entreprises montréalaises se trouve aujourd'hui à la croisée des chemins : entre conviction et action, entre contrainte et opportunité, entre intention et résultats mesurables. Les choix qui seront faits dans les prochaines années détermineront si cette transition restera symbolique ou deviendra véritablement transformative pour l'économie de la métropole.

Aller de l'avant : S'unir pour un impact durable

Pour transformer des ambitions symboliques en actions concrètes, les entreprises ont besoin de plus que des efforts internes : elles nécessitent de l'expertise, des conseils et un accompagnement structuré. C'est là qu'intervient la collaboration avec des partenaires spécialisés. Chez MHA Insights, nous travaillons aux côtés des entreprises pour développer des solutions marketing stratégiques et durables, comblant ainsi le fossé entre l'engagement et la performance.

De plus, tirer parti des ressources d'organisations comme le FAQDD (Fonds d’Action Québécois pour le Développement Durable) permet aux entreprises d'accéder à des financements et à des conseils d'experts pour accélérer leurs initiatives vertes. De la même manière, le Comité 21 offre une plateforme collaborative pour partager les meilleures pratiques et mobiliser les parties prenantes, favorisant ainsi une réponse collective aux défis environnementaux.

Ensemble, nous pouvons tracer la voie vers une véritable transition verte — une transition qui ne se limite pas à de bonnes intentions, mais qui génère des impacts durables et mesurables.




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